Samarcande, « la plus belle ville du monde »
Samedi matin, 3h30 de train couchette pour arriver en fin de matinée à Samarcande. Ville de toutes les convoitises, rien que le nom fait rêver, Samarcande est une des plus vieilles villes du monde. Ses origines daterait d’il y a 3000 ans, tour à tour, achéménides, grecs, sogdiens, mongoles, c’est au XIVème siècle qu’elle connait son apogée sous le règne de Tamerlan, le héros national. Ce natif local, descendant de Ghengis-Khan, a crée un empire s’étendant de la Mer Noire au Punjab indien, et voulait faire de sa capitale, Samarcande, la plus belle ville du monde. Apparemment, il a réussi, la ville attirait tous les commerçants, artisans, érudits, religieux des alentours et du bout du monde.
En partie détruite à la fin de la civilisation des Timurides (descendants de Tamerlan), Lénine le premier a entrepris la restauration de la ville au début du siècle dernier, puis les français et allemands, avant de confier la tâche au gouvernement ouzbek. De somptueux monuments ont été complètement rasés, mais beaucoup subsistent tels que le tombeau de Tamerlan, la mosquée Bibi Khanum (la plus grande d’Asie centrale), ou encore et surtout le Registan. Registan veut dire « place de sable » et c’est la place centrale de Samarcande, composée de 3 madrasa se faisant face, cet ensemble est digne des plus belles merveilles du monde, si ce n’est la number one, c’est magnifique, grandiose !!! Il fait super chaud, on prend notre temps sous le soleil écrasant, la sieste de 14 à 16 est quasi obligatoire :) D’ailleurs, à l’hôtel, on retrouve tous les touristes qui font de même.
Le dimanche, on fait un aller-retour à Shahkrisabz, la ville natale de Tamerlan, située à 90 bornes au Sud de Samarcande. La ville est petite et franchement ne vaut pas spécialement le détour, quelques mausolées à voir, une mosquée et l’immense palais blanc, Ak-Sarai, … dont il ne reste plus rien hormis le portail d’entrée !! Du coup, on flâne au marché, je cherche les framboises dont on m’avait dit tant de bien, mais sans succès, on se rabat sur les samosas locaux (samsa) et du raisin elliptique. En revanche, les paysages sur la route sont merveilleux, on traverse la campagne ouzbek et un petit col splendide. Petite anecdote : à l’aller on a payé 6 000 sums par personnes (3 $) pour un taxi partagé, au retour un petit vieux nous en demande 7 000 par personne, on n’a la flemme de négocier, le prix n’est pas abusé et le gars a l’air sympathique, du coup on décolle. En chemin on est quand même surpris qu’on soit seul dans le taxi et on se dit qu’il y a un truc : soit le vieux est vraiment sympa, soit il y a une arnaque … ça na pas loupé, arrivé à destination, le vieux nous demande 70 000 sums !! C’est vraiment énervant d’être pris pour un con à longueur de journée, on ne peut jamais faire confiance aux gens. A l’heure où j’écris, le vieux doit toujours être en train de gueuler seul dans son taxi contre ces crétins de touristes que nous sommes :)
Lundi, on reprend la visite de Samarcande avec la nécropole Shah-i-Zinda et la colline d’Afrosyab, le site originel de la ville. En fin d’après-midi, on s’aventure dans la nouvelle ville, la partie russe, qui n’est pas moche non plus, comme à Tashkent, grand parc, grands bâtiments, ce n’est pas désagréable. Le soir, on se heurte aux horaires ouzbeks, on n’a pas surveillé l’heure, il est 20h, ca devient dur de trouver une place ouverte pour manger, mais on parvient finalement à dénicher quelques chachliks (brochettes) avant d’aller à la gare patienter pour notre train de nuit pour Boukhara. Il n’y a que 4h30 de train, et notre train est à 2h du mat, mais les B&B sont assez chers en Ouzbekistan (malgre le copieux petit dejeuner), ce qui nous fait toujours économiser une nuit d’hôtel (on est en fin de parcours et la chère Russie approche :)
